Notre histoire

L’émergence du collectif Cancer Colère est intimement liée à l’histoire de Fleur Breteau, victime de deux cancers du sein. Son deuxième cancer est diagnostiqué fin août 2024 ; elle est opérée fin novembre. À partir de janvier 2025 et jusqu’à fin juillet 2025, elle est traitée par chimiothérapie puis radiothérapie.

C’est durant cette période de soins intenses et éprouvants — l’obligeant à rester le plus souvent chez elle entre deux séances hospitalières — qu’elle entend parler de la loi Duplomb. Le 27 janvier 2025, cette loi est largement votée par le Sénat en première lecture. C’est pour Fleur Breteau un véritable choc, qui fait naître une grande colère et une soif de savoir sur la question des pesticides et les liens probables entre des environnements pollués et certains cancers.

Lire la suite

Par ses lectures, elle apprend l’existence de clusters de cancers pédiatriques dans l’ouest de la France, de cancers liés à l’utilisation du chlordécone aux Antilles, de cancers reconnus comme maladie professionnelle pour les travailleurs des vignobles, ainsi que de maladies neuro-dégénératives et de certains cancers liés à l’exposition prolongée aux pesticides. Elle découvre aussi que les scientifiques alertent au moins depuis 2013 sur l’effet des pesticides sur les fleuristes…

Printemps silencieux de Rachel Carson (1962) et Secrets Toxiques d’Andy Battentier et Martin Rieussec (2023) sont là encore des chocs de lecture : les pouvoirs publics savent depuis longtemps, mais rien ne change.

En février 2025, au cours d’une séance de chimio qui s’éternise, elle écrit sur une feuille « Cancer », puis le mot « Colère ». C’est la naissance d’un collectif dont elle est, à ce moment-là, la seule membre active ! Une autre fois, alors qu’elle découvre les ravages du pesticide chlordécone aux Antilles, elle dessine une banane qu’elle s’apprête à manger et inscrit « chlordécone » au-dessus. Cette banane — et d’autres dessins — vont devenir les premiers stickers du collectif dans les semaines suivantes.

En mars 2025, le journal Le Monde publie une enquête sur les chiffres du cancer qui la conforte dans l’idée qu’il y a deux problèmes graves : le nombre en très forte augmentation des cancers en France, et des causes environnementales largement sous-estimées. Fleur continue ses lectures sur les pesticides et s’aperçoit que ce sont les mêmes laboratoires qui fabriquent les pesticides et les produits pour les chimios.

Le 5 avril 2025, la Marche vivante pour un Printemps bruyant — qui vise à dénoncer les impacts catastrophiques des pesticides sur la biodiversité et la santé humaine — marque l’entrée de Fleur Breteau dans son rôle de porte-parole.

Puis ce sont, à partir du mois de mai 2025, les premières réunions du collectif Cancer Colère, constitué de malades, ex-malades et futurs malades, et le début de la campagne contre la loi Duplomb, alors examinée à l’Assemblée nationale. Cancer Colère se met au travail et interpelle les député·es pour leur démontrer le danger de cette loi imposée par l’agro-industrie.

Une coalition anti-loi Duplomb se coordonne et se réunit autour du collectif Nourrir et de la Confédération paysanne. Seconde prise de parole de Fleur Breteau, lors d’un banquet paysan devant l’Assemblée nationale le 30 juin.

Le 8 juillet, elle est conviée, en tant que porte-parole de Cancer Colère avec d’autres organisations luttant contre les pesticides, à assister à la séance précédant le vote de la loi Duplomb. Après le vote, Fleur Breteau interpelle directement les député·es depuis le balcon où elle a suivi les débats en leur criant : « Vous êtes les alliés du cancer et nous le ferons savoir ».

Le 8 août, le Conseil constitutionnel décide de censurer l’article sur la réintroduction de l’acétamipride au cœur de la loi. Nouvelle prise de parole : elle sera l’un des relais des 2 millions de Français ayant signé la pétition historique contre la loi Duplomb.

Cancer Colère s’étoffe : des liens sont tissés durant l’été avec d’autres collectifs, un peu partout en France, en métropole et outre-mer. Des centaines de demandes pour rejoindre le collectif affluent pendant l’été ; une multitude de témoignages, tous très touchants, sont reçus.

Le collectif se structure en antennes locales à partir de juillet 2025 et, durant l’automne, une vingtaine d’antennes sont créées dans toute la France. Cancer Colère se structure aussi en groupes de travail nationaux qui contribuent à sa dynamique.

Le collectif décide de dénoncer le marketing « glam et girly » d’Octobre rose en rappelant que la France, en 2025, est la championne du monde du cancer du sein, et en précisant que les financeurs d’Octobre rose sont, pour beaucoup, des entreprises de cosmétiques aux produits non bio, qui cherchent à redorer leur image en s’appuyant sur celle des femmes malades.

Cancer Colère a organisé un rassemblement surprise le 12 novembre 2025 devant l’Assemblée nationale pour protester contre les coupes budgétaires menaçant les malades de longue durée.

Le collectif a aussi participé, le 17 novembre, au blocage de l’usine BASF pour dénoncer l’impunité des fabricants de pesticides interdits sur le territoire français.

Cancer Colère a un objectif : que plus personne ne meure pour cause d’environnement pollué. La route est longue, mais nous sommes déterminé·es à VIVRE.

Prochaine action non-violente : chorale citoyenne le 7 janvier 2026 sur l’esplanade des Invalides à Paris.

Haut de la page

Notre manifeste

Pour Cancer Colère, l’épidémie de cancers est une conséquence de la détermination des industriels à augmenter sans cesse leur rentabilité qui entraine la destruction méthodique du processus démocratique et du Vivant, dont nos corps.

Lire le manifeste complet

Face à l’incohérence et à l’inaction des gouvernements, c’est à nous, citoyennes et citoyens, d’exiger le droit de décider de notre souveraineté alimentaire et des politiques de santé publique : nous sommes toutes et tous concernés par l’empoisonnement généralisé dont sont responsables les agro-industriels et les agro-chimistes.

Porté par le désir d’un monde vivant, Cancer Colère exige :
un moratoire européen sur les pesticides et les engrais de synthèse
la transformation profonde de notre modèle agricole vers des pratiques d’agroécologie, respectueuses de notre santé et de notre environnement.
le soutien massif, technique et financier par les pouvoirs publics des agriculteurs, pour les accompagner dans cette transformation.

Dans cet objectif, Cancer Colère se mobilise pour :
Informer : lutter contre « la fabrique du doute » et les campagnes de désinformation organisées par les lobbies de l’agro-industrie et de l’agro-chimie. Dans une démarche d’éducation populaire, nous enquêtons, partageons et diffusons des chiffres et faits scientifiques sourcés et fiables auprès de nos concitoyennes et concitoyens.
Témoigner : les malades nous écrivent pour partager la réalité de leur maladie. Leur témoignage est une réponse puissante aux décisions absurdes et au déni de réalité des politiques : qui engendrent des dégâts psychologiques, physiques, affectifs, professionnels et financiers, un sentiment de solitude et d’impuissance, de culpabilité et même de honte. Témoigner de sa maladie, sortir du silence devient un acte politique.
Agir : occuper l’espace médiatique avec des actions ponctuelles, marquantes et non-violentes. Interpeller les politiques et parlementaires sur les motivations qui les conduisent à protéger les profits plutôt que notre santé.
Plaider et s’unir : faire entendre la parole de Cancer Colère dans les médias, s’allier avec d’autres collectifs citoyens pour :
◦ Mettre en évidence les causes structurelles du cancer plutôt que pointer les comportements individuels.
◦ Visibiliser les inégalités d’exposition aux agrotoxiques et d’accès aux soins.
◦ Faire entendre la parole des malades pour prouver que la promesse de « guérir du cancer » n’est plus suffisante et que nous ne voulons plus tomber malades.
◦ S’allier avec les ONG , associations et collectifs citoyens qui partagent nos convictions et notre lutte pour mutualiser nos énergies et nos actions.

Haut de la page

Notre charte

Texte à venir.

Haut de la page